THE FACULTY de Robert RODRIGUEZ – critique

The Faculty, réalisé par Robert Rodriguez. Ecrit par Kevin Williamson. Avec: Josh Hartnett, Elijah Wood, Clea Duvall, Robert Patrick, Famke Janssen. USA – 1998 – 104mn.

L’invasion extraterrestre d’un lycée américain et la lutte de quelques élèves non-infectés…

Drew Barrymore dans Scream de Wes Craven (1996)

En 1998, Kevin Williamson est l’un des scénaristes les plus côtés d’Hollywood. Encore inconnu il y a de cela deux ans, il a mis l’industrie du cinéma à ses pieds avec un seul script et pas n’importe lequel: le très malin Scream mis en scène par Wes Craven, qui relancera avec plus (Scream 2) ou moins (Urban Legend) de bonheur la mode des slashers. En décortiquant et en détournant avec un second degré jouissif, mais surtout un respect profond, les différents codes du genre (des lycéens, un tueur masqué…), Williamson redonne ses lettres de noblesse à des films injustement considérés comme mineurs et gagne le titre (pas forcément évident) de « scénariste capable de rendre hommage à un genre de manière intelligente ».

Quentin Tarantino et George Clooney dans Une nuit en enfer de Robert Rodriguez (1996)

En 1998, Robert Rodriguez, après avoir été révélé par El Mariachi et sa suite-remake Desperado, profite très largement de sa collaboration avec Quentin Tarantino sur Une nuit en enfer et surtout de son adoubement par la nouvelle coqueluche d’Hollywood. Avec les multiples casquettes de scénariste, monteur, directeur de la photographie, compositeur etc., Robert Rodriguez aquiert une certaine estime de la part du public par son côté bricoleur sympathique et se voit confier par les frères Weinstein (heureux producteurs de Scream et Une nuit en enfer…) les rênes de The Faculty. Après avoir brillamment rendu hommage aux films d’horreur avec les énormes cartons qu’ont été Scream 1 et 2, les deux producteurs comptent bien récidiver en revisitant les classiques de la science-fiction et des films d’invasion…

Avec The Faculty, Kevin Williamson et Robert Rodriguez livrent un très bon divertissement malin et rythmé: avec sa bande de lycéens tout droit sortis du Breakfast Club de John Hughes (le sportif, la gothique, le rebelle…) et qui se retrouvent confrontés à leurs professeurs contaminés par une race extraterrestre, le scénariste de Souviens-toi l’été dernier accouche d’un script solide, très fun et ultra-référencé (The ThingL’Invasion des profanateurs de sépultures) qui trouve dans la mise en scène carrée et efficace du réalisateur du futur Sin City un écrin parfait. 

The Faculty reste ainsi un excellent exemple de film pour ados qui ne prend pas son public de haut et qui rend hommage à tout un pan du cinéma fantastique et de science-fiction de manière sincère: pouvoir donner envie à une nouvelle génération de découvrir des classiques du cinéma par l’entremise d’un spectacle simple et honnête est sûrement l’une des plus belles qualités du film. De plus, sous couvert d’un pur film de genre, Kevin Williamson en profite pour analyser la psyché adolescente d’une manière certes « simple » mais qui a pour autant le mérite d’être là et de s’insérer parfaitement dans la logique de script : quand doit-on faire le choix de ne pas se fondre dans le moule ? Quand doit-on s’opposer, se rebeller face aux adultes ? 

Tout comme le fera Joss Whedon avec sa série Buffy, The Vampire Slayer (qui n’en était à cette époque qu’à ses débuts), Kevin Williamson se sert des couloirs du lycée et d’éléments de science-fiction (ici, des aliens qui prennent possession de leur hôte ») pour dresser un portrait d’une adolescence en manque de repères et dont le passage à l’âge adulte ne sera jamais forcé… Et si certains ressorts narratifs peuvent paraître un peu éculés (on sait que c’est un scénario de Williamson, il faut trouver qui est le coupable à la fin!), The Faculty reste pour moi la meilleure réalisation de Rodriguez (n’en déplaise aux fans de Sin City et Machete…) grâce à ses effets spéciaux réussis, son côté rebelle (le test de la drogue, le personnage de Josh Hartnett…) avec Offspring dans le walkman et par sa mise en scène qui transpire un amour sincère du genre.

Crédits photos et résumé : Dimension Films, AlloCiné.

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