L’AFFAIRE ISOBEL VINE de Tony CAVANAUGH – critique

4ème de couverture

 » Le héros le plus complexe et obstiné depuis Harry Bosch.  » The Australian

Pour n’importe quel passant, les rues, les places, les jardins de Melbourne possèdent un charme certain. Pour Darian Richards, chacun de ces lieux évoque une planque, un trafic de drogue, un drame, un suicide, un meurtre. Lassé de voir son existence ainsi définie par le crime, et uniquement par le crime, il a décidé, après seize ans à la tête de la brigade des homicides, de passer à autre chose. Une vie solitaire, plus contemplative.
Il accepte néanmoins de sortir de sa retraite par amitié pour le chef de la police qui lui demande de disculper son futur successeur, en proie à des rumeurs relatives à une ancienne affaire : en 1990, après une fête donnée chez elle, on a retrouvé le corps sans vie de la jeune Isobel Vine. Suicide, accident, meurtre ? L’enquête fut d’autant plus délicate que quatre jeunes flics participaient à cette soirée. Elle fut classée sans suite, mais le doute persiste sur ce qui s’est réellement passé.
Reprendre des investigations vingt-cinq ans après les faits n’est jamais une partie de plaisir, surtout quand l’affaire concerne de près la police. Les obstacles ne manquent pas. C’est sans compter sur le caractère obstiné, rebelle et indiscipliné de Darian Richards et sur sa fâcheuse habitude à porter davantage d’attention et de respect aux morts qu’aux vivants. L’enquête rythmée de nombreux rebondissements va peu à peu l’amener aux frontières du bien et du mal, de la vérité et du mensonge, et Richards y perdra peut-être ses dernières illusions.

Une description rarement vue des rouages policiers. Une ville, Melbourne, personnage à part entière du roman. Une intrigue captivante. Et un antihéros plein de blessures intimes, misanthrope et obstiné, que l’on a envie de retrouver à peine la dernière page tournée.

***

Pari raté ? Soirée un peu arrosée qui s’est finie par un défi qu’on penserait oublié le lendemain matin, une fois que les oeufs brouillés et le citrate de bétaïne auraient fait effet ? 

Saura-t-on en effet un jour pourquoi les éditions Sonatine ont commencé par le tome 4 des aventures de Darian Richards ?


Je vais être honnête, je chipote un peu : pas de gros souci à lire L’affaire Isobel Vine pour démarrer. Pourtant, au départ, je faisais la gueule. Je voulais pas. J’aime commencer par le début : j’ai dû plusieurs fois souffler dans un sac en papier comme Sheldon avant de me lancer. Je suis maniaque, je n’aime pas découvrir un héros et/ou une saga en cours de route, je veux attaquer là « où tout a commencé », comme ils disent dans les bandes-annonces avec une grosse voix bien grave. Donc voilà, finalement, j’ai surpassé le trauma et j’ai pris mon pied à la lecture de cette fausse première enquête de Darian Richards. Fausse enquête qui nous amène cependant à la découverte d’un vrai auteur, le dénommé Tony Cavanaugh. 


Celui que le bandeau qui orne le bouquin surnomme « Le Michael Connelly australien ». Mm. Le bandeau de Stephen King qui disait « jubilatoire » devait être pris parce que la comparaison avec le papa de Bosch s’arrête là. Sauf si on considère qu’avoir un flic tenace, têtu, adepte du bon mot et qui trimbale son blues en bandoulière suffit à rapprocher n’importe qui de Connelly. Soit. Tenons donc ça comme acquis et penchons-nous sur Cavanaugh, son style, son intrigue…


On va pas faire durer le suspense plus longtemps : du polar comme l’aime, y’a pas d’autres mots. Héros sombre et torturé donc, cold case mystérieux à résoudre, flics pas du tout au-dessus de tout soupçon, rythme impeccable avec alternance des points de vue et des temporalités en bonus, retournements de situation pile quand il faut et appétence pour la noirceur qui ravira les fans du genre… Cavanaugh frappe fort et vient mettre avec talent et la lumière sur les parts d’ombre de Melbourne : bilan carbone oblige, on évite l’avion mais rien ne nous empêche d’y planter une nouvelle punaise sur notre carte du monde des meilleures destinations polar/thriller…

L’affaire Isobel Vine de Tony Cavanaugh. Éditions Sonatine. Paru le 6 avril 2017.

Crédits photo et résumé : éditions Sonatine

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