LA DERNIÈRE REINE DU BAL de Tiffany D. JACKSON

4ème de couverture

La colère peut révéler des pouvoirs terrifiants…

C’était Maddy.
C’est ce qu’on entend depuis la nuit tragique où le bal de promo s’est transformé en bain de sang. Mais qu’est-ce qui a bien pu pousser Maddy Washington, jeune fille timide, à se retrouver au centre d’un tel cataclysme ? 
Entre forces obscures et règlements de compte, Springville n’a pas livré tous ses secrets…

Un thriller horrifique à découvrir dès 15 ans.

***

En 1974, Stephen King publie son premier roman : Carrie. L’histoire de cette adolescente qui, martyrisée par ses camarades de classe et une mère possessive, développe des pouvoirs télékinésiques avant de se venger dans un final anthologique aura marqué des générations entières de lectrices et de lecteurs tout en faisant entrer King dans la cour des grands noms du fantastique et de l’horreur.

50 ans plus tard, Tiffany D. Jackson reprend les éléments principaux de cette histoire et, alors que l’on pouvait légitimement craindre le pire (on se souvient par exemple avec effroi des remakes/suites ratés de l’adaptation géniale de De Palma), livre une relecture efficace et ultra-pertinente.

Efficace via sa narration qui, en jouant sur une double temporalité (on alterne entre un podcast qui revient sur les événements dramatiques survenus dans la petite ville et lesdits événements racontés en parallèle), dynamise et modernise le récit initial en y développant parts d’ombre et mystères supplémentaires.

Pertinente car, en ajoutant la notion de racisme aux thèmes déjà développés par King (le harcèlement, la religion et l’outil oppressif qu’elle peut représenter), Tiffany D. Jackson fait ressortir les maux d’une société américaine hantée par un passé qu’elle ne remet pas en question. 

Via un récit qui monte méticuleusement et crescendo en pression, La dernière reine du bal met en lumière les préjugés raciaux que l’Amérique entretient encore , les rapports et privilèges de classe hérités d’un autre temps et d’une violence aussi sourde que traumatisante… Une violence appelant une réponse : celle de Tiffany D. Jackson est d’une force et d’une brutalité estomaquantes, réécrivant là aussi le final du Carrie de King pour le faire totalement sien. 

C’est prenant, on dévore les pages à toute vitesse et le cocktail social/fantastique/horreur fonctionne à fond, prouvant une nouvelle fois que la littérature de genre n’est pas à sous-estimer lorsqu’il s’agit de parler de la société et de ses maux. 

Jamais.

La dernière reine du bal de Tiffany D. Jackson. Éditions Nathan. Paru le 6 juin 2024.

Crédits photo et 4ème de couverture : éditions Nathan

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