4ème de couverture
L’effet domino, c’est une réaction en chaîne.
Le groupe surdose de la brigade des Stups, dirigé par le commandant Patrice Etchegaray et son adjoint Pierre Kowalski, enquête depuis deux mois sur trois overdoses qui semblent liées. Mais leur enquête est au point mort faute de preuves et de témoins.La nuit du Réveillon, Pierre se rend dans un squat du 17eme suite au tuyau d’un indic.
Emma Roche accepte d’accompagner ses amis à une soirée pour le Réveillon dans le 17eme mais la fête tourne au fiasco lorsqu’elle se retrouve face à un ex.La même nuit, Bogdan, un petit dealer de quartier, accepte de dépanner des amis et vient faire une livraison dans le 17eme. Mais le deal tourne mal et Bogdan s’enfuit en perdant sa marchandise.
Qui fera tomber le premier domino, entraînant les autres dans sa chute ? Pierre, Emma ou Bogdan ?
Le groupe surdosé était loin d’imaginer l’ampleur de ce qui venait de se déclencher cette nuit-là.
« Non, c’est pas possible !.. » La main tremblante, je tapote sur la droite de l’écran de ma liseuse et je tombe… sur les remerciements. Donc non, pas d’erreur de pagination ou de fichier corrompu (je parle comme Jack Bauer quand je suis stressé) : L’effet Domino est bien terminé et le mot Fin qui vient de ponctuer ma lecture est un des plus douloureux qu’il m’ait été donné de voir récemment. J’hésite un instant à contacter l’autrice pour exiger, RIGHT NOW ! (je vous l’ai dit, je cause comme Jack Bauer), la suite des aventures du Groupe Surdose et permettre à mon palpitant de redescendre un peu… Je me suis depuis raisonné et je reviens donc aujourd’hui sur le premier polar signé Alexandra Guerreiro.
Ultra-documenté, immersif, L’effet domino nous plonge pendant près de 600 pages dans les coulisses de l’enquête d’une équipe de la Brigade des Stups et évite le piège du documentaire vaguement déguisé en fiction : tout est ici au profit de l’intrigue et des personnages, l’autrice ne cherchant jamais à étaler sur la table la tonne d’anecdotes et/ou d’infos qu’elle a amassées au cours de ses recherches et rencontres avec les vrais flics qu’elle remercie à la fin. Mixant toutes ces données au coeur d’une intrigue haletante, suintant le réalisme du L.627 de Bertrand Tavernier ou de l’excellente série made in Canal Engrenages, Alexandra Guerreiro parvient à faire « vivre » son matériau et à lui donner corps grâce à des personnages attachants, crédibles et justes : la bande de flics, la jeune Emma embarquée malgré elle dans une enquête à l’ampleur insoupçonnable, les gangsters… On les voit, on les sent et se retrouver à leurs côtés devient vite une des priorités de la journée une fois le livre commencé !
Très dense (quelle jubilation de voir à quel point l’intrigue prend des proportions dingues au fur et à mesure que les fils se lient et se délient), très prenant, L’effet domino souffre cependant parfois d’un rythme un poil inégal : un resserrement de l’action aurait permis, en plus d’éviter certaines répétitions, un embarquement encore plus viscéral. Mais c’est bien là le seul petit bémol que j’aurai à formuler : en manque d’Engrenages, où le souci du réalisme ne sacrifiait jamais l’aspect romanesque de son récit ? Ne cherchez plus, L’effet Domino est un polar issu de l’auto-édition à ne pas rater.
Et la suite, c’est pour très vite, hein ?!..
L’effet Domino d’Alexandra Guerreiro. Éditions Librinova. Paru le 03 octobre 2018.
