4ème de couverture
Au sortir d’un pot pour fêter sa victoire au tribunal, Mickey Haller est arrêté pour défaut de plaque. Mais en ouvrant le coffre de la voiture de Haller, l’agent de police trouve un cadavre à l’intérieur. Celui d’un escroc que l’avocat a défendu à de nombreuses reprises, jusqu’au moment où le client l’a arnaqué à son tour.
Accusé de meurtre et incapable de payer la caution de 5 millions de dollars, Haller est aussitôt incarcéré et confronté à une avocate de l’accusation qui veut sa peau, Dana Berg. Il comprend qu’il a été piégé – mais par qui, et pourquoi ? – et décide d’assurer lui-même sa défense lors du procès.
Pas facile quand, en plus d’être en prison et donc la cible de violences, il est la proie d’une machination que même Harry Bosch, son demi-frère, aura du mal à démêler.
Tout occupé qu’il était à superviser la dernière (et excellente !) saison de Bosch pour Amazon Prime, à peaufiner son spin-off prévu sur IMbTV ou encore l’adaptation des aventures de l’avocat Mickey Haller pour Netflix, Michael Connelly n’en a pas pour autant oublié ce qui l’a fait connaître aux yeux du grand public : la littérature. En l’occurrence, le polar à qui il a donné quelques-unes de ses plus grandes lettres de noblesse via des récits intenses et captivants. Celles et et ceux qui ont déjà posé les yeux sur Le Poète, Wonderland Avenue, Créance de sang ou encore La Défense Lincoln opinent du chef et savent de quoi je parle.
Comme disent les jeunes : les vrais savent. Et comme disent les jeunes : « Viens-en au fait, là ! On parle de quoi ? »
Ok, on parle justement du sixième roman mettant en scène l’avocat à la Lincoln, à savoir Mickey Haller, demi-frère de Bosch (désolé pour le spoil) et ici plongé dans un bourbier sans nom : accusé de meurtre, il va devoir assurer lui-même sa défense et découvrir qui l’a piégé. Yep, t’as le palpitant qui s’affole : normal. Accroche-toi aux accoudoirs, ça va pas redescendre.
Celles et ceux qui me connaissent savent que je voue une passion pour tout ce qui est thriller judiciaire : Un « Objection, votre Honneur ! » ou un « Permission de traiter le témoin comme hostile » et je trépigne sur ma chaise comme un gosse ; je suis conquis et, si j’étais juré, je serai celui qui amènerait le verdict vers le doute raisonnable. Avec L’innocence et la loi (je préfère le titre en VO qui en dit beaucoup plus : « la loi de l’innocence », dans le sens où elle n’existe pas), Michael Connelly a encore exercé sur moi son super pouvoir de « sorcier passé maître es récit-qui-t’embarque » : impossible de faire la fine bouche face à cette narration ultra maîtrisée, capable de faire passer les notions les plus complexes de la justice US avec la facilité d’un timbre éco à la Poste, de tisser les fils d’une intrigue complexe avec l’agilité d’un prestidigitateur rompu à l’art de faire sortir un lapin d’un chapeau (voire d’une casquette) : on pourrait tiquer sur quelques effets de manche qu’on pressent juste là pour relancer la machine, un simple « Objection rejetée » aura vite fait de nous remettre dans le droit chemin.
Celui de l’adorateur du Connelly conteur, tisseur d’intrigue hors-pair et témoin crucial du rouleau-compresseur que peut être la justice US. De ses inégalités. Et de ses valeurs.
Certain(e)s dénigrent cette littérature populaire, au contraire je la vénère.
L’innocence et la loi de Michael Connelly. Éditions Calmann-Lévy. Paru le 13 octobre 2021.
