4ème de couverture
Courir après les fantômes est un jeu dangereux. La nouvelle enquête du capitaine Marin et sa fille.
Olympe, la fille du capitaine Marin, a fait sa rentrée à la fac de droit où elle se passionne pour la criminologie. Un jour, en plein amphi, elle est frappée de stupeur. Rafaël, son amoureux disparu deux ans plus tôt dans des circonstances terribles, se tient au fond de la salle. Est-il possible qu’il ait finalement survécu ? C’est la première d’une série d’apparitions aussi étranges que fugaces. Olympe est bouleversée, mais personne n’est prêt à la croire. Pas même son père, très occupé par la traque d’un psychopathe qui sévit dans la région, le » fantôme de la nuit « …
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« Enfin ! La suite ! » C’est ce qui m’est venu en premier lorsque j’ai vu le service presse dans la salle de pause. Avant même le « Bonjour », avant même le « Oh, du café ! » C’est dire si j’attendais le nouveau thriller jeunesse de Danielle Thiéry. Alors que mes collègues m’avaient quasiment menacé pour que je lise Cannibale, cette fois je me suis pas fait prier lorsqu’elles m’ont dit : « Vas-y, prends-le d’abor… » Pas le temps de finir la phrase que j’avais posé un RTT et que je me calais dans mon fauteuil détente à assise souple pour savourer Obsessions.
Pour voir où tous les fils lancés avec Cannibale et L’Ange Obscur se dirigeaient…
Pour retrouver Roxanne, aussi. Surtout même.
J’avoue, ce personnage machiavélique m’a direct tapé dans l’oeil, me rappelant un peu la Nicole Wallace qu’affrontait Goren dans New York Section Criminelle par sa ruse, son art de la manipulation : comme le disait Hitchcock, « meilleur est le méchant, meilleur est le film ». Un adage que l’on se plaît, en amateur/trice de thrillers, à voir se vérifier le plus souvent possible ; un adage pas tombé à côté de l’oreille d’une sourde : Danielle Thiéry a créé avec Roxanne ce personnage de méchante que l’on a autant envie de voir tomber que de voir s’enfuir… parce que ça veut dire qu’elle reviendra, que ça va créer un petit côté feuilletonnant que j’adore et que…
Mais je m’emballe. Quid d’Obsessions ?
Réussi, prenant, faisant sacrément monter la pression jusqu’à un final qui prend à la gorge… mais moins percutant que Cannibale. C’est dit.
Pourquoi ? Parce qu’on ne retrouve quasiment pas ce personnage machiavélique dont je vous ai vanté la puissance juste au-dessus ? Oui, mais pas seulement. Ce qui affaiblit Obsessions, c’est le personnage d’Olympe malheureusement : c’est l’héroïne, c’est une ado… et elle est pénible. Certes, c’est dans l’ADN d’un ado d’être chiant (j’ai été un ado, ma mère a dit que j’étais chiant, je dis ce que je veux) mais là, ça coince beaucoup par moments, empêchant le lecteur de plonger vraiment à ses cotés alors qu’elle se trouve dans une position très délicate psychologiquement et que ses questions vont peut-être enfin trouver des réponses. Des questions sur l’identité, la famille, l’amour… des thématiques qui traversent les esprits hormonés des ados et sur lesquelles Thiéry tisse une intrigue assez redoutable et où l’émotion ne pointe pas aux abonnés absents. Le très bon point d’Obsessions, c’est ça : le coeur. Celui qui, brisé, peut enfin se remettre à battre.
Un cran en-dessous peut-être mais je serai là pour le prochain !
Obsessions de Danielle Thiéry. Éditions Syros. Paru le 13 octobre 2022.
