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RÉTIAIRE(S) de DOA – critique

4ème de couverture

Une enquêtrice de l’Office anti-stupéfiants, l’élite de la lutte anti-drogue, qui a tout à prouver. Un policier des Stups borderline qui n’a plus rien à perdre. Un clan manouche qui lutte pour son honneur et sa survie. Avec la rigueur qu’on lui connaît, DOA immerge son lecteur dans le quotidien des acteurs du trafic de came ; son indiscutable talent de romancier nous arrime à la destinée de ses personnages, à leurs relations complexes et fragiles ; son style, d’une précision presque brutale, colle au plus près de cet univers de violence et de solitude.

***

Il y a des flics, il y a des ripoux.

Des qui ont tout perdu, des qui ont tout à perdre et/ou qui n’ont plus rien à perdre.

Il y a des voyous qui se rêvent en grands gangsters et qui visent grand, très grand. Trop grand peut-être ? 

Un code d’honneur ? Parfois. 

La violence comme langage ? Souvent, tout le temps.

Il y a des femmes : fille, mère, nièce, soeur, flic, amante… Les prendre de haut ou les voir comme fragiles serait une grossière erreur de jugement : un coup de surin dans les côtes aura tôt fait de remettre l’inconscient sur la bonne voie.

Il y a du trafic de drogue, des filatures, des poussées de violence insoutenables… Il y a dans Rétiaire(s) les ingrédients d’un polar qu’on aurait déjà lu/vu 100 fois iront biler les plus plus bileux : sauf qu’il y a la plume. Qui claque, qui percute, remue et retourne. 

Hyper documenté sans que ça ne nuise une seule seconde à son intrigue tortueuse et complexe, le nouveau DOA en impose : son style sec et nerveux happe le lecteur dès les premières pages, en fait une boule de flipper dans cette guerre impitoyable entre flics et gangsters, entre flics et autres flics, entre clans rivaux, avant de le laisser exsangue et essoufflé dans les recoins sombres d’un parking glauque ; son style nous fait aussi l’honneur de laisser tout manichéisme sur le bord de la route, redéfinissant via ses multiples personnages, croqués dans des nuances de gris sans fin, toute la complexité humaine qui a tendance à manquer dans certains polars à tendance lambda et écrits en pilotage automatique. 

Rien de ça dans ce bijou noir dont l’influence revendiquée du chef-d’œuvre télévisuel qu’est The Wire n’est jamais un frein ou l’expression de l’ambition mal dégrossie d’un auteur qui se la raconte : bien au contraire, cette ambition narrative et stylistique est une bouffée d’air qu’on chope avec avidité. 

L’air est vicié mais on respire à plein poumons quand même.

Rétiaire(s) de DOA. Éditions Gallimard / Série Noire. Paru le 12 janvier 2023.

Crédits photo et 4ème de couverture : éditions Gallimard / Série Noire
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