4ème de couverture
« Dès le départ, je courais vers cette histoire, comme aimanté. En sachant, au fond de moi, que ça finirait mal. »
Fin d’année 2018, une étrange ambiance plane à Clermont-Ferrand. Le corps d’un homme est retrouvé dans le coffre de sa voiture. Une fillette disparaît en plein marché de Noël. Quel lien unit ces deux énigmes survenues dans une ville d’ordinaire plutôt tranquille ? Quel rôle y joue cette femme dans une voiture noire, aperçue par plusieurs témoins ?
Simon Magny, journaliste local, célibataire endurci et accro aux somnifères, est bientôt happé par la traque de ce prédateur. Alors que la psychose s’empare des esprits, il tente de démêler les fausses pistes et de garder la tête froide.
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Évacuons d’emblée ce qui fâche. C’est comme ça que je procède : ce que j’aime le moins en premier pour mieux me concentrer sur le positif. Ça sonne comme un biscuit chinois ou un mantra de life coach mais promis, je suis pas comme ça. Bref, ce qui m’a déplu ou, du moins, fait ramener la note un poil plus bas, c’est le final, pas tout à fait à la hauteur de ce qui a précédé.
Et ce qui a précédé, c’est quoi ?
Un rythme, une ambiance, une humilité qui étaient déjà parmi les points forts des Noyés du Clain, le roman de Thibaut Solano sorti l’année dernière et qui nous faisait découvrir Simon, jeune reporter spécialisé en faits divers, loin du héros classique du polar et vraie bouffée d’air frais dans un genre souvent sclérosé par les clichés et les figures récurrentes.
Dans Les Dévorés, Simon ne va pas mieux, c’est même le contraire : alcool, relations amoureuses en berne, boulot épuisant et pas toujours gratifiant… Le héros est aux abonnés absents mais c’est pour être remplacé par un personnage qui sonne juste, qui sonne vrai, dans ses failles comme dans ses aptitudes à démêler les fils d’une intrigue tortueuse et nébuleuse, sorte d’oasis rêvée pour tout faits-diversier guettant le scoop, l’affaire à même de squatter la première page du journal. Comme dans son précédent roman, Thibaut Solano sait mettre en scène et en avant les petites gens par de petits détails qui font la différence : un mot, un vêtement, un bout déco d’un appartement anonyme… L’oeil aguerri de celui qui sait raconter est là et c’est d’une fluidité remarquable.
Mais… la fin. J’y reviens. À la fois abrupte et un peu molle dans sa façon de laisser les portes ouvertes. Déroutant, ce dénouement n’empêche cependant pas d’attendre avec une certaine impatience le prochain papier de Simon, journaliste en quête perpétuelle de vérité et de justice…
Les Dévorés de Thibaut Solano. Éditions Robert Laffont / La Bête Noire. Paru le 19 janvier 2023.

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