4ème de couverture
Michael Mann, l’un des plus grands cinéastes contemporains, fait une entrée fracassante dans le monde du polar avec un premier roman explosif qui raconte l’avant et l’après de son film iconique Heat.
Chris Shiherlis, blessé et fiévreux, tente désespérément d’échapper au détective Vincent Hanna. Quelques heures plus tôt, Hanna a tué son complice Neil McCauley lors d’une fusillade sur la piste de l’aéroport. Il est maintenant déterminé à éliminer Chris, le dernier survivant du gang.
Des rues de Los Angeles aux quartiers de la mafia taïwanaise du Paraguay, en passant par la frontière du Mexique, Heat 2 nous propulse jusqu’aux événements du film et au-delà. Dans une guerre sans merci. Jusqu’à la mort.
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Pour son premier roman, Michael Mann n’a pas choisi la facilité : donner une suite à son film Heat, polar culte de chez culte depuis sa sortie en 1995. Et comme si cela ne suffisait pas, Heat 2, en plus d’être une suite, est aussi un prequel : Mann aime clairement le risque.
Moi aussi mais j’avais peur, en ouvrant les premières pages, de voir l’un de mes films préférés dénaturé, perdre de sa sève, de sa saveur…
Qu’y avait-il de plus à raconter qui n’ait déjà été dit et montré sur un grand écran ? Avait-on besoin de savoir d’où venaient Vincent Hanna, Neil McCauley et toute sa bande ? Le survivant du film, Chris (Val Kilmer) avait-il les épaules assez solides pour porter une intrigue seul ? Les…
Trêve de questionnements : Heat 2 balaie très vite toutes ces craintes et nous embarque dans un roman noir d’une précision et d’un réalisme dingues. Et qui ne trahit jamais l’esprit du film originel, bien au contraire : Michael Mann a prouvé à travers ses longs-métrages qu’il était un réalisateur majeur, un très grand inventeur de formes visuelles… Il est aussi un scénariste solide qui a toujours eu à coeur d’offrir des personnages forts, crédibles et psychologiquement fouillés : ce roman en fait de nouveau l’éclatante démonstration sur 700 pages, en donnant une épaisseur supplémentaire et profondément touchante aux personnages qui n’ont jamais quitté l’esprit de celles et ceux qui ont fait leur rencontre dans une salle de cinéma il y a de cela presque 30 ans.
Traversé par les motifs narratifs et visuels qui irriguent son cinéma depuis les débuts (le mouvement comme survie, le capitalisme, le blues face à un monde qui évolue trop vite…), Heat 2 rappelle à plusieurs endroits des films comme Miami Vice ou Hacker : c’est dans cette soudure logique, dans ce lien qui n’apparaît jamais superflu entre 7ème et 5ème Art que réside l’un des points forts de ce roman noir dense, complexe… et hautement addictif.
Je vais m’arrêter là, promis, mais les 200 dernières pages sont une décharge d’adrénaline en mode repeat, un mix parfait entre émotion et action que seul Mann est capable d’orchestrer ainsi, dans un ballet où les mots deviennent instantanément des images.
À moins que ce ne soit l’inverse ?..
Heat 2 de Michael Mann & Meg Gardiner. Éditions HarperCollins. Paru le 15 mars 2023.

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